vendredi 17 janvier 2014

Quand on est dans l'hémisphère sud

On a tous entendu que l'eau qui s'évacuait d'un lavabo tournait dans un sens dans l'hémisphère Nord et dans le sens opposé dans l'hémisphère Sud. Même si c'est pas totalement vrai pour les lavabos, ça s'applique bien pour les cyclones, à cause de la force de Coriolis. Mais il y a plein d'autres phénomènes et repères qui sont différents un fois qu'on passe de l'autre côté de l'Équateur.

Les saisons sont inversées : 

 
 












Premier jour du printemps, le 22 septembre                                                                           Chaleur d'été en janvier



L'exposition : 

Effet de l'exposition, au nord de La Ligua

C'est le versant Nord qui est toujours le plus sec, et le Sud le plus frais. Donc en général dans le centre du Chili, on trouve des cactus sur le premier et une forêt xérophile sur le second.

La répartition Nord-Sud des écosystèmes :














Le désert d'Atacama, un des plus secs au monde                              Le glacier San Rafael, exutoire du champ de glace 
Nord de la Patagonie (4200km²)


Le pôle le plus proche est au Sud, l'équateur au Nord, du coup on trouve la chaleur en allant au Nord et les glaciers en descendant.




Les phases de la Lune : 
Comme on a la tête en bas, les phases de la lune sont inversées. Et je ne vous parle pas des étoiles et constellations, qui s'observent très bien depuis le Chili, mais qui par l'effet des saisons et "tête en bas" rendent nos chers Grande Ourse et Orion difficiles à reconnaître


Comparaison par hémisphère des phases de la Lune
Source : Nicolas Rambaux, IMCCE









C'est pas grand chose mais on est toujours un peu surpris quand quelqu'un dit " Cet hiver, en août..." ou qu'on essaye de trouver le Nord en cherchant là où il y a la mousse et que la boussole dit le contraire.


La gestion de l'eau

 Avec 87% de la population vivant en milieu urbain (pour avoir une idée : 82% en France), les villes sont très concernées par les enjeux environnementaux. A Santiago c'est encore plus important : 40% des chiliens vivent concentrés dans une plaine coincée entre la cordillère des Andes et la cordillère de la côte, à quoi s'ajoutent les effets du climat méditerranéen et de sa chaleur.
Et pour ces 6 mois, je vais faire partie de cette population santiaguienne et j'en profite pour vous faire un petit bilan de ce que je peux voir concernant l'environnement en ville.

En arrivant à Santiago, une des première chose qu'on remarque c'est le Cerro San Cristobal, colline verte qui domine la ville. C'est là que se trouve le Parque Metropolitano, 2ème plus grand parc urbain au monde, il commence en plein centre de Santiago et mène jusqu'à la Cordillère des Andes. C'est un poumon vert énorme dans lequel on peut se promener, faire du vélo ou visiter le Zoo. Alors quand on ne peut s’échapper de la capitale pour le week-end, c'est agréable d'aller y prendre l'air.

Vue du Cerro San Cristobal depuis le Cerro Santa Lucia



C'est très agréable de s'y balader et la végétation est bien verte.Verte? Très verte quand on compare aux collines voisines.
A gauche : Végétation du San Cristobal 

A  droite :  Végétation naturelle d’un autre Cerro, même altitude, les espèces et la couverture sont bien différentes des précédentes




Et c'est en se baladant hors des sentiers battus (à tel point que j'ai failli m'y perdre) que la clé du mystère m'apparait :


Un tuyau, de l'eau qui en jailli... Ça ressemble à de l'arrosage tout ça


Des tuyaux et de l'eau partout. C'est en continuant mon exploration que je tombe sur un garde du parc qui m'explique très fièrement que tout le Cerro est arrosé continuellement, ce qui permet d'avoir cette belle végétation. Ça ne semble pas du tout le choquer d'arroser autant, alors quand je lui parle de sécheresse il me répond qu'il n'y a pas de sécheresse au Chili vu qu'il y a la mer et la cordillère. J'ose évoquer le désert d'Atacama un des plus secs au monde, situé dans la IIIème région du Chili. Mais mon interlocuteur ne voit toujours pas d'où vient mon étonnement...





C'est en me baladant plus dans Santiago que je vois que la notion d'économie d'eau n'est pas leur fort, surtout dans le domaine des espaces verts.







Arrosage sur le campus de la fac d'agronomie et d'environnement, pelouse, arbre et même le lierre. Espérons que ça devienne une plante couvre-sol d'ici quelques années et qu'ils arrêtent l'arrosage






A Santiago l'herbe est toujours verte...
Pelouses bordant la bibliothèque du campus
 ... Mais il n'y a pas de secret