mardi 11 mars 2014

L’accès à la forêt. 1/3

1 Les forêts publiques
Ces forêts appartiennent à l’état et sont gérées par la CONAF. Avec 7.500.000 ha de forêts natives (52% des forêts natives du territoire) et seulement 1700 ha de plantations (moins de 0.07% des plantations !) les forêts publiques sont clairement orientées vers la protection, soit des terrains soit de la biodiversité et des écosystèmes. Un peu plus de la moitié d’entre elles font partie du réseau des SNASPE, ce qui confirme le rôle de protection de la biodiversité.
Cet article va vous présenter quelques traits de leur gestion/fonctionnement, pas d’exemples mais vous trouverez de nombreuses photos, juste pour le plaisir des yeux, de ces forêts du SNASPE dans d’autres articles de la catégorie Parcs.
Le Parc National Vicente Perez Rosales, plus vieux parc du Chili crée en 1926
On trouve au total 36 parcs nationaux (de taille importante, ils comportent des écosystèmes rares mais qui gardent la capacité de se régénérer tant que l’intervention humaine y est faible), 49 réserves nationales (de taille plus limitée, les réserves sont plus fragiles que les parcs et des interventions de conservation sont nécessaires pour les conserver), et 15 monuments naturels (de taille très réduite, ils se caractérisent par la présence de sites géologiques uniques ou par celle d’espèces natives rares. Ils ont en général une grande importance archéologique, culturelle ou naturelle).
Parfait pour découvrir le patrimoine biologique du Chili, ces forêts sont toutes plus belles les unes que les autres. Cependant quelques détails m’ont surprise dans tous les sites ou je suis allée :
Je n'avais pas envie de perdre mon
chemin dans le Parc national Alerce andino
-          Des sentiers sont bien balisés, avec un plan à l’entrée du parc et aucun risque de se perdre : on ne peut faire que des aller/retour ! Sur la dizaine de parcs ou j’ai dû aller, jamais une seule boucle ! Et bien sûr il n’est pas conseillé de jouer les aventuriers pour tailler à travers brousse.










-          En fait, ce ne sont pas des sentiers de randonnée mais plutôt de la balade voire de la promenade qu’on trouve dans certains parcs. La CONAF met un point d’honneur à ce que ces parcs soient accessibles par tous et elle y met les moyens : sentiers de découverte accessibles en chaise roulante, route, parking et centre d’information en plein milieu du parc… A se demander parfois s’ils respectent l’idée d’un impact réduit de l’homme !
Les passerelles des Saltos de Petrohué ont accueilli plus de 176.000 visiteurs en janvier et février 2014
-          Et denier point, qui est celui qui m’a le plus étonnée je dois avouer, les entrées dans ces parcs/réserves/monuments sont payantes. De mon point de vue français, j’ai trouvé ça très surprenant : les parcs appartiennent à l’Etat et sont gérés par un organisme de l’état, ils ne peuvent pas être autrement que gratuits. Et bien non. A chaque point d’accès du parc, on vous demande de payer une entrée, dont le prix varie entre 3 et 35 € selon le parc et la nationalité du visiteur (et de sa capacité à discuter amicalement tout en négociant avec le garde forestier).

Petit focus sur le fait de payer l’accès aux parcs nationaux :
J’ai mené une rapide étude avec des interviews de Chiliens rencontrés dans les parcs, de collègues, et de gardes forestiers pour leur demander ce qu’ils pensaient de ce système. Et bien à l’unanimité, ils sont d’avis à garder un prix d’entrée dans les parcs. Ils considèrent ça comme un loisir, qui a un coût, tout autant que d’aller au cinéma. Le fait que les parcs appartiennent à l’Etat ? Peu importe, il faut bien payer les gardes forestier et autres actions de la CONAF. Et c’est là que j’ai le déclic et me souviens que la CONAF ne tire quasi aucun revenu avec la vente du bois, gère les incendies et propose des programmes de sensibilisation et éducation à l’environnement. Effectivement tout cela a un coût et ce sont les utilisateurs qui le payent, plutôt que de le prélever des impôts ou de le soustraire d’un autre budget.
Il faut quitter la route principale pour 7 km de chemin de terre
(soit 1h de voiture vu l'état) pour atteindre le parc Alerce andino

Rien à faire d’autre que de s’incliner devant l’évidence, mais avec des prix d’entrée parfois un peu élevés, ainsi que des parcs trèèèèèèèèèèèèès loin de tout transport en commun (j’en ai malheureusement fait l’expérience plusieurs fois), ça ne serait pas prohibitif pour certaines classes sociales ? On me concède que oui, si on est une famille de 4 personnes, sans voiture ça devient un luxe d’aller se promener dans un parc national… Dommage, surtout quand 86% de la population vit dans des villes et aurait besoin de s’aérer un peu. Quand je leur explique la situation en France on me répond qu’on a un Etat qui s’endette pour rien. Question de point de vue dirons nous.







Etat providence VS prix d’entrée c’est un peu un choc culturel. Toujours est-il que la fréquentation des parcs naturels est en croissance et qu’ils ont bien gérés, pourquoi remettre ce système en question ?

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