1 Les forêts publiques
Ces forêts
appartiennent à l’état et sont gérées par la CONAF. Avec 7.500.000 ha de forêts
natives (52% des forêts natives du territoire) et seulement 1700 ha de
plantations (moins de 0.07% des plantations !) les forêts publiques sont
clairement orientées vers la protection,
soit des terrains soit de la biodiversité et des écosystèmes. Un peu plus de la
moitié d’entre elles font partie du réseau des SNASPE, ce qui confirme le rôle
de protection de la biodiversité.
Cet article va
vous présenter quelques traits de leur gestion/fonctionnement, pas d’exemples
mais vous trouverez de nombreuses photos,
juste pour le plaisir des yeux, de ces forêts du SNASPE dans d’autres articles
de la catégorie Parcs.
On trouve au
total 36 parcs nationaux (de taille
importante, ils comportent des écosystèmes rares mais qui gardent la capacité
de se régénérer tant que l’intervention humaine y est faible), 49 réserves nationales (de taille
plus limitée, les réserves sont plus fragiles que les parcs et des interventions
de conservation sont nécessaires pour les conserver), et 15 monuments naturels (de taille très réduite, ils se caractérisent
par la présence de sites géologiques uniques ou par celle d’espèces natives
rares. Ils ont en général une grande importance archéologique, culturelle ou naturelle).
Parfait pour découvrir
le patrimoine biologique du Chili, ces forêts sont toutes plus belles les unes
que les autres. Cependant quelques détails
m’ont surprise dans tous les sites ou je suis allée :
Je n'avais pas envie de perdre mon chemin dans le Parc national Alerce andino |
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En
fait, ce ne sont pas des sentiers de randonnée mais plutôt de la balade voire
de la promenade qu’on trouve dans certains parcs. La CONAF met un point
d’honneur à ce que ces parcs soient accessibles par tous et elle y met les
moyens : sentiers de découverte accessibles en chaise roulante, route,
parking et centre d’information en plein milieu du parc… A se
demander parfois s’ils respectent l’idée d’un impact réduit de l’homme !
Les passerelles des Saltos de Petrohué ont accueilli plus de 176.000 visiteurs en janvier et février 2014 |
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Et
denier point, qui est celui qui m’a le plus étonnée je dois avouer, les entrées
dans ces parcs/réserves/monuments sont payantes. De mon point de vue français,
j’ai trouvé ça très surprenant : les parcs appartiennent à l’Etat et sont gérés
par un organisme de l’état, ils ne peuvent pas être autrement que gratuits. Et
bien non. A chaque point d’accès du parc, on vous demande de payer une entrée,
dont le prix varie entre 3 et 35 € selon le parc et la nationalité du visiteur
(et de sa capacité à discuter amicalement tout en négociant avec le garde forestier).
Petit focus sur le fait de payer l’accès aux parcs
nationaux :
J’ai mené une
rapide étude avec des interviews de Chiliens rencontrés dans les parcs, de collègues,
et de gardes forestiers pour leur demander ce qu’ils pensaient de ce système. Et
bien à l’unanimité, ils sont d’avis à garder un prix d’entrée dans les parcs.
Ils considèrent ça comme un loisir, qui a un coût, tout autant que d’aller au cinéma.
Le fait que les parcs appartiennent à l’Etat ? Peu importe, il faut bien
payer les gardes forestier et autres actions de la CONAF. Et c’est là que j’ai
le déclic et me souviens que la CONAF ne tire quasi aucun revenu avec la vente
du bois, gère les incendies et propose des programmes de sensibilisation et éducation
à l’environnement. Effectivement tout cela a un coût et ce sont les
utilisateurs qui le payent, plutôt que de le prélever des impôts ou de le
soustraire d’un autre budget.
Rien à faire d’autre que de s’incliner devant l’évidence, mais avec des prix d’entrée parfois un peu élevés, ainsi que des parcs trèèèèèèèèèèèèès loin de tout transport en commun (j’en ai malheureusement fait l’expérience plusieurs fois), ça ne serait pas prohibitif pour certaines classes sociales ? On me concède que oui, si on est une famille de 4 personnes, sans voiture ça devient un luxe d’aller se promener dans un parc national… Dommage, surtout quand 86% de la population vit dans des villes et aurait besoin de s’aérer un peu. Quand je leur explique la situation en France on me répond qu’on a un Etat qui s’endette pour rien. Question de point de vue dirons nous.
Il faut quitter la route principale pour 7 km de chemin de terre (soit 1h de voiture vu l'état) pour atteindre le parc Alerce andino |
Rien à faire d’autre que de s’incliner devant l’évidence, mais avec des prix d’entrée parfois un peu élevés, ainsi que des parcs trèèèèèèèèèèèèès loin de tout transport en commun (j’en ai malheureusement fait l’expérience plusieurs fois), ça ne serait pas prohibitif pour certaines classes sociales ? On me concède que oui, si on est une famille de 4 personnes, sans voiture ça devient un luxe d’aller se promener dans un parc national… Dommage, surtout quand 86% de la population vit dans des villes et aurait besoin de s’aérer un peu. Quand je leur explique la situation en France on me répond qu’on a un Etat qui s’endette pour rien. Question de point de vue dirons nous.
Etat providence VS prix d’entrée c’est un peu un
choc culturel. Toujours est-il que la fréquentation des parcs naturels est en
croissance et qu’ils ont bien gérés, pourquoi remettre ce système en
question ?
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