mercredi 12 mars 2014

L'accès à la forêt. 2/3


2 Les parcs communautaires


Plaquette de présentation du parc
Ces parcs sont dans la plupart des cas des terrains privés qui ont été rachetés par des associations/groupements de personnes pour les préserver de l'urbanisation et en protéger le patrimoine. Car malheureusement l'Etat n'en a pas les moyens ou n'en fait pas sa priorité. Cependant, les porteurs de projet sont souvent aidés dans leur démarche, et à fortiori pour la gestion, par la CONAF. 

Pour l'instant on en trouve surtout dans le Sud du Chili, dans les régions des lacs où vivent les communautés indigènes. Le réseau Mapu Lahual en rassemble 9, qui sont situés le long de la côte de la région d'Osorno pour préserver des espèces d'arbres comme l'Alerce. D'ailleurs un de ces 9 parcs se trouve à Mailcophue (cf article sur les Mapuches) et la ballade vaut le détour.
















Photos prises dans le parc communautaire de Mailcophue

Dans les rochers et au bord de l'eau on voit même quelques lions de mers et pingouins!

Bon pour l'instant il n'est pas à sa pleine capacité de fonctionnement mais on espère un développement de l'écotourisme d'une part et surtout un travail étroit avec les écoles environnantes.




Autre exemple de parc communautaire mais avec des enjeux très différents, le Panul.

Ce parc communautaire est seulement à l'état de projet pour l'instant et c'est Fanny Coulombié, élève à AgroParisTech, qui vient d'en tirer un premier bilan après avoir passé 6 mois de stage de CEI à en étudier les enjeux. Je la remercie chaleureusement de m'avoir tenue informée sur le sujet tout au long de son stage et j'espère reproduire au mieux un aperçu de son travail ici.

Le liolaemus tenuis, lézard typique chilien
Le Panul est pour l'instant un fundo privado, c'est à dire un terrain appartenant à un propriétaire privé. Il est situé entre La Florida et Puente Alto, 2 des banlieues les plus pauvres et les plus peuplées au sud de Santiago. C'est vraiment un lieu de récréation pour les habitants, on vient s'y balader, faire du vélo, et rien qu'à regarder, un peu de verdure c'est assez agréable. De plus, la faune et la flore y sont très riches car le parc contient quelques spécimens d'espèces protégées.


Malheureusement, la ville et le gouvernement ont de grands projets pour un tel terrain, car même s'ils ne peuvent pas y construire d'habitations, rien n’exclut la construction de centres sportifs, musées, bibliothèques ou centres commerciaux. Une association a donc lancé l'alerte et essaye de sensibiliser et mobiliser pour sauvegarder le Panul.
Réseau pour la défense de la précordillère
La solution la plus simple devant l'absence d'action de l'Etat est de racheter le terrain et d'en faire un parc communautaire. Mais qui peut payer? Étonnamment, les familles des quartiers alentours pourtant pauvres expriment un Consentement à Payer assez élevé, même lorsqu'elles n'en sont pas des utilisatrices car elles reconnaissent la valeur et les bénéfices du parc sur leur quartier. 
Localisation du Panul,
en jaune la limite d'urbanisation actuelle, menace directe pour le parc.
Crédit : Frank Patiño
En attendant que le bras de fer entre la mairie et l'association se termine, la situation n'évolue pas beaucoup. De deadline en deadline, les projets se succèdent puis se bloquent. On espère fortement un dénouement vers un parc public communautaire car cet espace vert se convertirait en lieu de récréation, de protection de la faune et la flore et inclurait des programmes d'éducation environnementale. Tout ce qui pourrait aider les quartiers défavorisés de Puente Alto et La Florida à se désenclaver et sortir de leur mauvaise réputation.



Les parcs communautaires ont parfois du mal à émerger mais quand ils s'installent, une vraie dynamique citoyenne s'installe, que ça soit pour les communautés indigènes ou les habitants de Santiago.




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